VIA LUSITANA : le bilan
Mon troisième chemin pour Santiago.
C’est le plus court, enfin le moins long !
Tout était prêt, cadré et c’est en toute confiance et plein d’espoir que lundi 21 septembre, je m’échauffe le long du golfe du Tage, la Mar de Palha des lisboètes, majestueux parcours aménagé pour les promeneurs et les sportifs.
La réalité du chemin ne résistera pas longtemps à cette image idyllique.
Les paysages des 6 étapes jusqu’à Fatima ne seront que friches industrielles, dépôts de détritus, contournements des villes et villages, traversée d’hectares de champs de tomates en fin de récolte, et surtout des kilomètres et des kilomètres de goudron, d’asphalte de bitume sur des routes nationales à forte circulation où chaque voiture ou gros camion ne passe pas loin du marcheur.
A cause de la marche sur le goudron chauffé par le soleil et certainement aussi à cause de la longueur des 3 premières étapes (96km) s’ajoute le problème des ampoules qui entraveront ce début de pèlerinage (nul n’est à l’abri).
Au point de vue fréquentation, personne sur le chemin et presque personne dans les hébergements.
Arrivé enfin à Fatima, j’ai vraiment envisagé d’arrêter car il n’y avait aucun intérêt à continuer un tel parcours.
La lecture du guide prévoyait encore plusieurs étapes sur route tout autant dangereuse.
J’ai pris la décision d’éviter ces étapes et de prendre le bus jusqu’à Ponte de Lima. L’étape après Porto à 85% de macadam étant à éviter j’aurais pu commencer 2 étapes avant Ponte de Lima, mais le trajet bus en décide autrement !).
A partir de Ponte de Lima et pour 8 étapes, je retrouve je chemin plus classique avec des paysages plus agréables, des étapes plus nature (même si quelques portions de routes subsistent, mais sans grande circulation), la traversée de villages endormis (mais ou il n’y a que peu d’approvisionnements ou de cafés, des sous-bois et la présence permanente de ruisseaux et rivières et comme nous sommes en Galice des trombes d’eau et des bourrasques de vent les deux derniers jours.
J’ai cheminé seul mais à l’étape je retrouvais pratiquement les mêmes personnes, un couple de bretons, un couple de toulousains, quelques anglais et italiens, un japonais des coréens du Sud, des sud-africains, des Néerlandais. J’ai été étonné du nombre de femmes seules ou entre amies, souvent jeunes.
Si à ma première arrivée à Santiago je m’étais exclamé ‘’DÉJÀ’’, cette fois ci je me suis dit ‘’ENFIN’’.
J’étais heureux d’avoir fait néanmoins deux Pèlerinages en un : Fatima sur un site extraordinaire dont la dimension religieuse et la ferveur des gens sont impressionnantes, et celui de Santiago de Compostelle plus conforme à celui que je connaissais.
Avec du recul et du repos, je me dis que j’aurais pu en faire plus, mais si ce n’était pas cette fois-ci ce sera pour une autre fois.
ULTREÏA !
